Mon week-end truffe à la ferme

Janvier, c’est parait-il le meilleur mois pour la truffe noire, la mélano comme ils l’appellent ici en Vaucluse. Je m’offre une petite escapade entre copines chez Marc et Pâquerette, à la ferme du Viguier, histoire de prendre l’air et de me régaler…
Nous voilà parties en direction du Ventoux. Au pied du village de Monieux, adossé à la montagne, la petite route serpente entre bois de chênes roussis et champs au repos. Sur les hauteurs, la ferme du Viguier, comme neuve, veille sur ses moutons. Elle semble s’étaler pour mieux profiter du soleil hivernal. L’air est frais, la lumière éclatante.
J’aperçois d’abord la silhouette débonnaire de Marc Giardini qui vient à notre rencontre. Sa poigne amicale, son sourire et son accent chaleureux attestent de son hospitalité provençale. J’ai l’impression d’arriver au bout du monde, le paradis ! « C’est que vous venez de l’enfer », (la ville), nous dit-il !
Nous déballerons nos affaires plus tard. Il est déjà 15 heures ; nous voulons profiter des derniers rayons de soleil. Devant la terrasse, les moutons en profitent aussi. Comme des enfants facétieux, ils ont choisi de mettre les pattes dans les rares plaques de neige qui subsistent.
Nous enfilons nos vieilles baskets et c’est parti pour deux heures de « cavage ». Aujourd’hui c’est Rabasse, 3 ans, et Miquette, 1 ans, qui sortent de l’enclos et sautent dans la camionnette sans se faire prier, pour aller débusquer la truffe avec nous. Nous garons nos voitures au pied d’une colline peuplée de petits chênes.
Les deux chiens connaissent le chemin. Rabasse est déjà au travail, tandis que Miquette, encore en formation, s’ébat joyeusement. Le nez dans les cailloux, elle passe en revue chaque centimètre carré. Soudain, Rabasse s’arrête, gratte le sol. Marc l’encourage « vas-y ma belle, cherche, elle est où ? » Le chien recule et laisse la place à son maitre qui donne quelques petits coups de piolet et saisit une poignée de terre. Il en sort une belle truffe, à peine reconnaissable par les béotiennes que nous sommes, mais quel parfum ! Notre première truffe disparait dans la poche gauche, tandis que de la poche droite sortent deux rondelles de saucisson. Miquette, qui n’a encore rien trouvé, connait bien la cachette et profite de l’aubaine ! Rabasse s’est remise au travail et enchaine découverte sur découverte. Miquette gratte aussi mais se dépêche d’engloutir sa trouvaille. « Vilaine ! » crie Marc. Rabasse s’est éloignée. Elle ressurgit d’un seul coup, une truffe dans la gueule qu’elle ramène comme un trophée. Elle en a mangé un morceau ! « Ça fait partie du jeu » dit Marc tendrement. Elle aura sa récompense quand même. Nous les suivons au milieu des chênaies escarpées, dans le thym, la lavande sauvage et la sarriette. Tandis qu’une poche se remplit, l’autre se vide.
Nous ramenons à la ferme près d’un kilo de belles truffes de toutes tailles, parfois bien rondes, parfois toutes biscornues.
Devant la cheminée qui crépite, Marc nous sert l’apéro tandis que Pâquerette, son épouse, s’affaire en cuisine.
Notre diner sera parfumé et copieux : salade de tendre mâche aux truffes, brouillade moelleuse de truffe, pâtes à la crème et truffes râpées, épaule d’agneau de la ferme grillée aux herbes des collines. Pour finir, Marc nous sortira du four un brie truffé tiède qui s’étalera dans son assiette… une petite merveille ! Tellement bon que nous le finirons le lendemain matin au petit déjeuner avec du pain croustillant et des confitures maison de cerise, cassis, abricot, méreville et figues !
Nous étions bien au paradis !
Vous aimeriez vous aussi passer un week-end truffe à la ferme entre le 1er décembre et le 15 mars ? Retrouvez ici le contact et les tarifs et régalez vous!
Texte Valérie Biset, Photos Muriel Pellegrin & Valérie Biset
Commentaires
Samedi 22 et dimanche 23 janvier nous serons chez vous . Il le tarde . Cordialement
Exellent. …..je rêve de trouver une truffe au moins une fois dans ma vie. Je garde précieusement vos coordonnées. Exellent t aussi pour une idée cadeau ….à très bientôt . Cordialement. Christine